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La passion du dessin

Aussi loin que je me souvienne, c’est chez les cousines Richard que le goût de dessiner est né. Mon talent n’était  pas exceptionnel mais la passion, elle, s’est accroché à moi. À 12 ans, j’affirmais que je voulais faire « ça » plus  tard. En fait, c’est la directrice de mon école primaire qui m’avait posé la question. En une fraction de seconde,  mon avenir a trouvé sa voie.

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Dans mon parcours scolaire, les cours d’arts plastiques ont toujours été privilégiés. C’est donc sans surprise que mon cheminement artistique s’est poursuivi au cégep de Trois-Rivières puis à l’UQAM en arts plastiques. Aucun autre champ d’études ne m’interpelait. À l’Université, c’est par la gravure en relief et l’illustration que mon apprentissage de la construction d’une image s’est modelé. En dehors des cours, mes fidèles carnets de dessin m’accompagnaient partout; dans le métro, à la cafétéria, dans les parcs, à l’appartement, etc. Ces quelques 75 carnets sont remplis surtout d’observations rendues à l’encre, aux pastels, au graphite, au stylo et au feutre tout en explorant le trait, la tache, le réalisme, le « high contrast », etc.

 

En plus de mes divers cours de dessin, j’étais responsable de l’atelier libre avec modèles vivants à l’UQAM. Pour mon plus grand bonheur, cela multipliait les occasions de dessiner. Rendre crédible des corps humains avec toutes les difficultés engendrées par la perspective et les volumes est, pour moi, le plus grand apprentissage en dessin. Et, chaque fois que cela a été possible, j’ai participé à ces séances. En 2011, un cours intensif à l’atelier de Bresoles a renforcé ma façon d’aborder et de construire le dessin.  Encore aujourd’hui, j’ai pris en charge les ateliers de dessin de la Fabrique, à l’Université Laval, trois fois par semaine pour mon plus grand bonheur.

 

Ainsi, il n’y a pas très longtemps, le goût de peindre est arrivé dans ma vie. Je n’en avais jamais ressenti le besoin. En fait, j’essayais de peindre de la même façon que je dessinais. Évidemment, ce n’était pas concluant. Au retour d’un voyage en Gaspésie, la nécessité d’étendre de la pâte dense et colorée sur un tableau est apparue. Et pour la première fois, j’ai aimé peindre! Mes quarante et quelques années de dessin ont construit mon sens critique, ma capacité à la composition et la solidité de mes formes.

 

Sans contredit, l’axe majeur de ma démarche artistique est inspiré par le dessin.

Démarche artistique

Bien que le dessin d’observation me comble de bonheur, l’expérience picturale, elle, m’amène ailleurs. En fait, chaque tableau est un défi de création. Rarement, les idées, la technique et surtout la mise en page sont réfléchies au détail près. Construire une image doit représenter un défi constant et surtout laisser libre cours à l’Imagination. La base en dessin étant une alliée solide, les possibilités d’expression sont vastes. Collages, pastels, crayons ou peinture, tous les moyens sont envisagés afin de rendre un tableau qui créera un impact.

 

Dans la dernière série, les cartes géographiques ont alimenté mes créations. Outre leur utilité première, elles renferment des graphies et des symboles intéressants à exploiter. La symbolique des chemins, par exemple, nous mène sur plusieurs voies; les chemins qu’on peut prendre (ou pas), les chemins qui se prolongent à l’infini, les chemins qui nous amènent ailleurs, les chemins qu’on arrête, le chemin à prendre au carrefour puis les territoires dont on s’approprie ou pas puis tout simplement le chemin interprété par celui qui regarde mes tableaux.

 

Dans mes compositions est aussi apparu le cercle. Symbole utilisé par plusieurs artistes à différentes époques, cette forme parfaite me fascine. En fait, l’idée de l’intégrer dans mes tableaux m’est venu de mes séances de mise en forme ou le ballon d’équilibre ( bosu) bonifiait nos exercices; se déplacer dans une pièce avec un immense ballon au bout d’un bras, rester en équilibre sur un pied sur un « bosu », s’asseoir sur un ballon d’exercice en ayant qu’un seul pied par terre, etc.

 

Cela m’a amené à réfléchir au quotidien et à cette recherche constante de l’équilibre. Trouver son équilibre est comme chercher à rester stable debout sur un ballon, ce moment est précieux mais bien éphémère. En fait, une fois cette stabilité atteinte, d’autres objectifs naissent et forcément, nous devons nous remettre en déséquilibre, effacer l’objectif atteint pour en convoiter un autre. Un moindre mouvement nous amène malgré nous vers cette nouvelle recherche telle une roue qui tourne, sans fin. En fait, c’est comme la quête de l’artiste vers LE tableau ultime.

 

Une fois « l’œuvre » réalisée, la seule chose à faire est de poursuivre le travail pour se surprendre encore et encore.

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